Un jour, un beau souvenir

Souvent j'oublie. Un peu tout, un peu n'importe quoi. La liste de courses ou le temps qu'il faisait hier. Bien souvent, lorsqu'on me demande si "tiens, tu as eu beau temps pendant les vacances ?", je suis bien embêtée pour répondre, parce que je ne me souviens plus. Je sue à grosses gouttes, je plonge dans les méandres de mon cerveau spongieux, je produis un effort surhumain pour finalement me rappeler que bordel non, il a fait un temps de chiottes toute la semaine et que le pique-nique prévu de logue date est tombé sous à l'eau.

Bref, problème d'étanchéité ou Alzheimer de fatigue, j'ai la mémoire qui flanche. Mais pas pour tout.

Car j'ai aussi un autre défaut de fabrication : je suis un éternelle pessimiste. Le verre à moitié vide, c'est moi. Le "il a fait un temps pourri" alors qu'il n'a plu qu'un jour sur deux (encore cette fichue pluie), c'est toujours moi. L'impression que tout fout le camp au moindre micro-grain de sable, c'est bien dommage mais c'est encore moi. C'est alors que, ô miracle de la science, ma mémoire se décide à refonctionner. Elle doit probablement tenter de se faire pardonner toutes les listes de courses oubliées sur la table de la cuisine. Les futilités passent, mais, donc, les mauvais souvenirs restent. Mystère de la neurologie, ou de tour de passe-passe de mon cerveau farceur.

La parade des têtes en l'air, c'est de faire des listes (et de ne pas les oublier). La parade des pessimistes, c'est de penser PO-SI-TIF (et de se forcer). La parade des cumulards comme moi, je vous le donne en mille, c'est de faire des listes de trucs positifs (et de les garder).

L'idée n'est pas de moi, je suis bien trop occupée à réfléchir à ce que je vais pouvoir mettre dans mes prochains cookies.
L'idée est d'une autre Virginie, Ginie pour les (nombreux) intimes. L'idée est belle, d'autant plus belle quand on sait que la vie n'a pas toujours été tendre avec elle. Comme elle la partage et qu'elle mérite largement d'être partagée, je la lui pique sans vergogne.

J'ai tout une collection de petits carnets jolis, dans lesquels je gribouille mes idées, mes pensées et mes futurs articles. Histoire de ne pas laisser filer l'inspiration quand elle s'invite (jamais au moment opportun donc). Alors désormais, entre deux bafouilles, je m’emploierai à y noter mes petits bonheurs quotidiens. Pour ne rien laisser passer. Pour me souvenir. Que la vie apporte chaque jour son lot de merveilles, parfois si infimes qu'on ne sait pas les attraper, les retenir ne serait-ce qu'un court instant. Qu'il suffit parfois de s'arrêter pour y faire attention, pour qu'elles ne soient plus noyées dans le flot de notre vie si pressée. Qu'il suffit parfois d'un rien pour qu'une journée que l'on trouvait noire l'ait finalement été un peu moins.

Désormais, chez moi, ce sera un jour, un beau souvenir. Et chez vous ?




Commentaires

  1. Je me retrouve beaucoup dans tes problèmes de mémoire (les listes oubliées me sont familières aussi) mais j'aime beaucoup l'idée de garder précieusement, au moins, un beau souvenir de chaque journée.
    En te lisant, et en retrouvant avec plaisir ta prose, ce sont de beaux souvenirs qui me sont revenus en tête, pas besoin de liste pour ceux là, je les garde précieusement! Merci donc.

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  2. Moi aussi, ça m’arrive d’oublier certains trucs et je constate qu’avec l’âge, les choses ne se sont pas améliorées.

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